le coeur des problèmes, juste au milieu

Assistantes maternelles ou pas, avec les enfants des tas de problèmes se présentent chaque jour, presque les mêmes mais à la nuance près.

de là à se remettre soi-même en question, en ce qui me concerne, ce n'est pas une généralité...

La petite fille a 3 ans et je la garde depuis qu'elle a 9 mois je crois. Depuis janvier il me semble, quelque chose ne tourne pas rond. tous les matins elle fait la pantomime pour venir chez sa nounou, et ça ne m'aide franchement pas à bien démarrer ma journée.

parce que j'ai entrepris l'adaptation de 2 autres bébés, et du coup même le 4 ème se sent obligé de pleurer en même temps que les 3 autres. vous entendez le tableau ?

bon sang de bois, mais c'est pas possible. je leur déroule un tapis rouge et ils ne sont pas contents avec ça ! 


dimanche matin une petite de 3 ans est venue avec son papa, c'est un copain de mon mari. elle n'est pas gardée en collectivité. quand elle vient à la maison, elle est comme dans le monde merveilleux, elle ne sait plus où donner de la tête, il y a des jouets dans tout le séjour (hélas) et ils sont comme par hasard juste à sa portée. elle veut immédiatement tous les toucher et je peux vous dire que si je le lui proposais elle resterait vraiment volontiers au milieu des merveilles...son papa a du l'emporter sous le bras.

alors ce matin j'ai eu une grande inspiration. au lieu de lui parler comme à la grande qu'elle était devenue depuis l'arrivée des plus jeunes, je lui ai parlé sur le même ton qu'aux bébés. en jouant à pour de faux mais on aurait juré que c'était pour de vrai.

elle m'appelle depuis les toilettes pour que je vienne l'essuyer. sur une vois chantante je lui dis "j'arrive mon petit" "elle est où ma kikie ?" "ah la voilà !"

le visage est illuminé. comme elle joue beaucoup à faire semblant, je ne sais pas si elle est dans le jeu ou le vrai. mais je l'observe en douce et je la trouve plus détendue. d'ailleurs on n'a même pas encore commencé l'atelier qu'elle joue toujours sans me tarabuster avec ses questions.

au moment de sortir je l'aide à chausser ses baskets, je lui caresse les cheveux et je l'embrasse en insistant un peu : 
- 't'es bien ma cocotte toi !'
- moi aussi t'aime !

voilà alors cette fois nous sommes en pleine romance et ça ne me plait pas tant que ça non plus, parce que je trouve grave que des adultes puissent facilement enfermer des petits dans un monde -même par l'amour. 

j'essaie de trouver un juste milieu.

après le repas des enfants c'est mon tour. comme ils sont 3 à ne pas manger seuls je ne peux pas manger en même temps qu'eux alors je mange après. c'est vite fait il me faut 5 mn pour ingurgiter un repas pantagruélique. c'est là mon drame. si j'avais une pelle je m'en servirais pour aller plus vite. et ce n'est pas bon du tout pour ma ligne, hélas.

la petite me regarde m'installer
- bon appétit... nounou !
- oh comme tu es gentille, merci beaucoup.
- bon appétit nounou d'amour !

au moment du change des bébés, elle a bien l'intention que je lui mette une couche, puisque je la traite comme les autres. mais non, ça ne va pas être possible. pour m'en sortir sans dégat, je lui demande de se coucher sur le matelas à langer parce que je vais lui nettoyer le visage, comme aux bébés. argh, elle est contente, mais moins qu'elle n'espérait.

alors voilà : ma mission c'est d'aider un enfant qui souffre de manquer d'attention 

à ne pas tomber dans l'excès de reconnaissance 

qui à l'inverse pourrait le faire souffrir de dépendance.

les enfants n'ont aucune idée de ce qui est normal ou pas. ils ont des habitudes, des routines, difficiles à abandonner. surtout selon les endroits où ils se trouvent. et avec les personnes aussi. par un mot l'adulte peut influencer un comportement qui peut perdurer longtemps. une moquerie, une critique, un ton moqueur, un encouragement sélectif aussi.

c'est à nous de trouver le juste milieu. mais là point de compas, point d'équerre ni de décimètre. c'est au feeling.

approximativement j'en ai déduit que ce n'est pas parce que des plus petits arrivent en accueil que les plus grands deviennent un beau jour des moins petits.

du coup je vais faire attention à accorder plus d'attention à cette enfant, j'ai été si absorbée par les nouveaux que j'ai eu la mauvaise technique de lui demander de trop se responsabiliser.

ce que je vis en qualité de nounou, peut-être que cela peut aussi être retranscrit pour les mamans de fratrie ?

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