les douces violences, impact sur l'enfant




LES DOUCES VIOLENCES







Mme TRILLAUT (psychologue)




Que signifie le terme « douces violences » ?


- Ce sont les paroles et les actes du quotidien que l’on fait malgré soi et qui en se

répétant peuvent avoir un impact négatif sur l’enfant.


- Ce sont aussi les petits défauts du langage que l’on utilise couramment sans se

rendre compte que ça peut faire mal, persuadé que c’est pour le bien de l’enfant.

Par exemple : ne pas encourager l’enfant dans ses efforts mais le réprimander sans cesse

quand il n’agit pas bien. Isoler un enfant lors du repas et lui dire « ça t’apprendra tu l’as bien

cherché (humiliation) ». Obliger un enfant à rester couché parce que c’est l’heure de la sieste

même si au bout de 30 minutes il ne dort pas, ou bien « t’es vilain » quand un enfant fait des

sottises.


- cela peut être aussi des déviances, des gestes inappropriés ;


- Une forme de domination qui peut laisser des blessures profondes et néfastes pour

la construction de l’enfant, pour sa sécurité affective et son estime de soi.

Il faut donc veiller à la bienveillance et à, la bientraitance.


La bienveillance : c’est l’attention que l’on met à veiller sur l’autre.


La bientraitance : c’est davantage le côté formalisé et institutionnel. Terme employé dans les institutions pour enfants, personnes âgées ou bien handicapées. Utilisé également pour la mise en place des guides de bonnes pratiques sur la bientraitance.

Il ne s’agit pas de faire la liste de ce qu’il ne faut pas faire mais d’évaluer notre pratique du

quotidien.


L’objectif est de savoir quelles conséquences « les douces violences » produisent sur l’enfant

et quelles attitudes bienveillantes faut-il avoir vis-à-vis de l’enfant en tant qu’adulte.


Les conséquences : les douces violences peuvent avoir différentes incidences sur le bien-être

de l’enfant et peuvent entrainer :


• Un manque de confiance en lui


• Un risque de ralentissement dans son développement


• Il risque d’avoir des difficultés à exprimer ses désirs


Elles peuvent également entrainer des symptômes comme par exemple :


• Un enfant toujours malade


• De l’eczéma


• Un enfant qui supporte très mal les limites


• Un enfant passif, très effacé


• Des problèmes relationnels


Quelles attitudes bienveillantes doit avoir l’adulte vis-à-vis de l’enfant ?


Nous avons parfois beaucoup d’exigences envers les enfants qui peuvent produire des

tensions quotidiennes entrainant des effets relationnels compliqués.


Les interdits


L’interdit est utile quand il aide l’enfant à découvrir ce qu’il peut ou ne pas faire. Il est

également important qu’il arrive à se référer à un adulte qui sache comment il fonctionne

tout en tenant compte qu’il est normal que l’enfant exprime ses besoins, comme nous, nous

exprimons les nôtres. Donc être à l’écoute tout en posant des limites.


On peut faire sentir les limites sans humilier l’enfant, sans appuyer avec le ton de la voix. Le

regard peut être très parlant pour l’enfant et suffisamment léger pour ne pas créer de tensions.

Parfois nous avons l’impression de nous rabaisser, de nous « faire avoir », on n’arrive pas à

maitriser et à tempérer. L’enjeu est : est-ce que je perds quelques choses de mon image ?


D’emblée, nous sommes confrontés à nos propres exigences personnelles.


- Ce qu’on voudrait atteindre


- Les principes auxquels on tient,


Et du coup, nous en oublions les propres désirs de l’enfant


Bien sûr, il faut interdire parfois, mais expliquer, essayer de comprendre ce que peut exprimer l’enfant lors d’une grosse colère, il y a forcément une raison.


Nous avons également tendance à nous occuper d’eux de façon mécanique, sans porter

d’attention à l’enfant.

Il est donc important de lui présenter et lui expliquer les choses de la vie quotidienne.


L’enfant a besoin d’une attention particularisée, d’une attention qui prend en compte sa façon

d’être à lui. C’est pourquoi avec chaque enfant l’adulte adoptera une attitude différente, même

si la situation à résoudre est la même pour tous.


Certains auront besoin davantage d’une sécurité affective, d’autres de limites très claires, il

faudra trouver les mots qui l’aideront à comprendre notre exigence.


- Aller au cas par cas


- Trouver les choses et les mots qui soutiennent l’enfant. L’enfant doit sentir qu’on a le désir de s’occuper de lui.


Attention à l’emploi de mots blessants, aux étiquettes « c’est toujours toi qui fais des bêtises,

comme d’habitude » (étiquette du polisson).


Ce que l’enfant voit dans le regard de l’adulte c’est lui, il faut donc éviter de parler des

manques, mais au contraire le féliciter quand il fait quelques choses de bien, s’appuyer sur ce

qu’il sait faire, sur du positif.


Comment au quotidien arrive-t-on à avoir cette attention


(Plus particulièrement lorsqu’on a plusieurs enfants à s’occuper en même temps)


C’est :


- Etre attentionné aux anecdotes


- Consacrer un peu de temps à chacun, sans y passer forcément des heures


- Les observer et repérer leur façon de faire, ce qu’ils aiment faire


- Etre attentif à leurs découvertes, leurs trouvailles.


- Etre avec lui dans le plaisir, cette attitude positive porte l’enfant dans ses désirs


- Connaitre ses habitudes


- Etre bien veillant


Des outils pour travailler à partir de cette notion de bienveillance


Avant tout, éviter de s’enfermer dans des principes tout fait ou préconçus.


Utiliser le groupe, ce n’est pas toujours facile de travailler de façon individualisée. Utiliser

les espaces d’accueil parents / enfants ou autres.


- Aller au Relais, pour passer un moment privilégié avec l’enfant ou les enfants


- S’entourer de personnes bienveillantes


- Trouver un endroit sur lequel s’appuyer et se nourrir, dans lequel on est aussi

attentif à l’adulte, pour qu’il puisse lui aussi être attentif à l’enfant (si l’adulte se

sent bien, l’enfant se sentira bien), s’il prend du plaisir, l’enfant prendra du plaisir

également.


- Aller dans un groupe, où l’on peut exprimer ses préférences, ses envies ou l’on

peut s’intéresser à chaque enfant, où l’on est dans le soutien de « l’être » de l’enfant.


- L’enfant va se construire sur la base de ce que les personnes de son entourage vont

lui apporter, chaque personne à sa place dans la vie d’un enfant.


En conclusion

Ce qui nous permet de nous guider dans notre pratique, c’est de garder en ligne de mire

l’enfant, son bien-être et à sa particularité.


Il est important de s’intéresser à lui, l’observer, s’appuyer sur ce qu’il sait faire, chaque enfant

doit pouvoir exister et exprimer ses désirs à lui.


Finalement le principal pour soutenir l’enfant, c’est d’avoir de l’attention pour ce qu'il est.

4 commentaires:

Faïza a dit…

J'avais lu le livre ... et ça ns append bcp.
C'est vrai que ds sa pratique quotidienne, on se laisse parfois aller, au niveau language ou autre, une remise en question et une mise au point st parfois nécessaires.Tiens, ça me dne envie de le relire ce livre!

pascale perrillat a dit…

mais oui car nous ne sommes qu'humaines et nous aussi avons droit de commettre des imperfections. mais en pro nous nous auto-surveillons. grace à ces piqûres de rappel moi aussi j'essaie de ne pas trop accumuler d'erreurs.

Anonyme a dit…

Coucou, je vais suivre une formation sur ce sujet , je reviendrais en papoter avec toi, mais déjà tu nous laisse un aperçu, merci ma jolie

Le Capitaine

www.bricole-et-parlotte.com

pascale perrillat a dit…

ah oui d'accord pour papoter, toujours mon capitaine.